vendredi 19 novembre 2010

DAY 55 - Vendredi 19 Novembre 2010

Troia [P] - Sines [P] : 66,75km; Total : 3041,2km

Ce matin, il pleut, le ciel est sombre. J'attends donc un peu sous la tente que ça se calme. De toute façon, je suis au milieu des dunes, je suis donc bien tranquille et s'il le faut, je peux attendre une journée dans la tente que la pluie cesse. Le sable absorbe bien l'eau, donc pas de risque d'être inondé. Les quelques arbres aux alentours me protègent du vent, pas de risque non plus que les piquets se détachent, d'autant que les nouveaux tiennent bien.

Cela fait maintenant plusieurs jours que j'ai enchaîné le camping sauvage. Je n'ai donc pas eu l'occasion de prendre une bonne douche. Il ne fait pas si froid aujourd'hui, je sors donc de la tente pour me savonner sous la pluie et me rincer avec une bouteille d'eau. Se laver avec 1 litre d'eau, ça c'est de l'économie! Ca paraît peu mais en réalité c'est tout à fait faisable et puis c'est mieux que rien, ça suffit pour se sentir propre.

Le ciel s'éclaircit et la pluie s'arrête, j'en profite pour remonter la tente. Rester toute une journée sans bouger, ce n'est pas pour moi, il faut que je roule. Mais j'ai à peine le temps de ranger la tente et de monter sur mon vélo qu'il commence à nouveau à pleuvoir. Alternance de pluie et de petites éclaircies. Je continue d'avancer, il n'y a rien pour me mettre à l'abri sur cette route, que des dunes à perte de vue, je n'ai donc pas le choix.

Un peu plus loin, je croise un cyclotouriste, je m'arrête, il s'arrête aussi. Il vient d'Estonie en vélo, il est parti le 20 septembre, 6 jours avant moi, et il a déjà parcouru 7000km. Je me sens un peu ridicule d'un coup avec mes 3000km... Il a l'air un peu moins chargé que moi et ses pneus sont nettement plus fins, mais ça ne fait évidemment pas toute la différence. Ce qui joue c'est que lui faisait beaucoup de compétitions de cyclisme avant de partir, ce qui n'est pas mon cas. Il est parti pour un tour du monde d'un an et il me dit devoir se rendre à Lisbonne pour prendre l'avion direction le Québec (Québec à cette saison, il est fou !). Je lui conseille donc de prendre les deux ferrys comme moi je l'ai fait. Il pensait faire "tout le tour" pour arriver jusque Lisbonne afin d'éviter de devoir payer les ferrys. Il pensait que ça coûterait bien plus cher que ça. Il est donc soulagé de ne plus devoir se dépêcher pour son vol qui est déjà réservé. Après s'être souhaité un bon voyage et s'être échangé nos coordonnées, nous repartons tous les deux sous ce ciel gris.

Je m'arrête quelques kilomètres plus loin pour manger, cette fois je peux apercevoir le soleil! Aujourd'hui je pensais rattraper Adrien et Sophie, mais je ne les ai toujours pas vus. J'aperçois au loin deux cyclotouristes qui arrivent, ils roulent vers le sud, ça doit être eux. Ils se rapprochent et ralentissent, ce ne sont pas eux. Ce sont sont deux jeunes australiens, Jim et Clancy, 19 ans, qui viennent d'Angleterre avec leur VTT. Ils me demandent si je suis le "belgian biker" (cycliste belge), ils ont croisé l'estonien qui leur a parlé de moi. Ils ont décidé de voyager à travers l'Europe durant deux ans, vivant de petits boulots. Leur voyage en vélo ne dure que deux mois, ils s'arrêtent à Faro dans le sud du Portugal. Ils ont décidé un beau jour de quitter l'Angleterre, ils ont acheté des VTT bon marché et sont partis avec ce qu'ils avaient. Voilà tout le charme de leur voyage, partir du jour au lendemain sans presque rien prévoir.

Après avoir fait sécher nos tentes, nous reprenons la route à trois pour nous quitter une quinzaine de kilomètres plus loin. Ils veulent couper à travers le centre pour rejoindre Faro pour avoir leur avion d'ici quelques jours. Moi je longe la côte en espérant retrouver Adrien et Sophie. On échange nos coordonnées avant de partir et étant donné qu'ils seront encore en Europe à mon retour, je leur dis qu'ils seront les bienvenus en Belgique à mon retour.


Je reçois un sms d'Adrien et Sophie qui sont dans un camping 10km au sud de Sines. C'est trop loin pour moi aujourd'hui, je ne pensais pas qu'ils étaient déjà "si loin". Je me mets en tête de rejoindre Sines pour y faire les courses avant d'établir le campement. Lorsque j'y arrive enfin, il fait noir lorsque je sors du magasin. Difficile de trouver un bon endroit lorsqu'il fait noir. Je m'aventure dans un champ, c'est du sable, j'y plante tout de même ma tente et mets plusieurs piquets par tendeur pour être sûr que ça tienne la nuit. Adrien et Sophie ne sont plus très loin, je les croiserai donc à coup sûr demain.

4 commentaires:

  1. Vite vite la suite, c'est passionnant ! Chouette ton récit, on le vit avec toi ! Bisous

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  2. Le Quebec en hiver a velo, en effet, il est fou!!!!

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  3. bravo maxime,tu fais des rencontres qui laisseront des traces heureuses dans ta vie.tu en auras des choses à raconter à tes enfants !!!!meme dans l'europe moderne,on peut encore vivre des moments fabuleux avec la rencontre des autres!partager ses émotions et oublier toute attitude egoïste !sans se plaindre aussi!c'est trés bien!

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  4. coucou Maxime, je reste étonnée du nombre de cyclos qui parcourent le monde!!et en même temps tant mieux pour toi et les autres, c'est une belle occasion d'échanger vos trucs et astuces de vos parcours respectifs. Beau voyage et merci de nous le faire partager. Gros bisoussssss du sud. M.M

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