Après la montée...
Orgiva [E] - Cherin [E] : 57,53km; Total : 4179,8km
Ce matin, je parle un peu à Robert de mon projet de prendre le bus. Lui aussi me dit que cette partie là de la côte est fortement touristique et donc peu de coins naturels. Ca me rassure d'avoir un deuxième avis et qu'il soit le même que celui que Zigor m'avait donné. Avant de partir, un bon jus d'orange avec les oranges de leur jardin! Robert et sa femme me donnent également quelques oranges pour la route. Le ciel est gris ce matin mais il ne fait pas froid. Il faut dire que la route ne fait que monter, difficile d'avoir froid!
Je m'arrête pour prendre quelques photos et en une fois j'aperçois par hasard, juste devant moi, deux bouquetins. J'avais failli ne pas les voir!
La route monte encore et toujours. Moi qui croyais, ou plutôt espérais, que la route suive la rivière dans le fond de la vallée, c'est raté! Enfin chaque mètre gagné en altitude me donne une vue un peu plus belle.
Comme un peu partout sur cette route, un éboulement qui vient obstruer une des deux bandes.
Début d'après-midi, le ciel se dégage complètement, plus un nuage à l'horizon! Je suis maintenant à presque 1000 mètres d'altitude alors que ce matin j'étais à 300 mètres! Mais toute cette énergie potentielle accumulée va bientôt être utilisée. Après une montée, j'aperçois l'autre côté de la vallée, une longue descente m'attend!
Cette descente m'a bien fait avancer, moi qui croyais ne pas arriver à Ugijar, ce village est maintenant derrière moi. J'ai perdu 400 mètres d'énergie potentielle! Mais il m'en reste encore 600 pour demain, car Almeria se situe en bord de mer.
Je commence à chercher un endroit pour camper. Pas grand chose dans le coin si ce n'est des vergers d'oliviers. J'aperçois une petite maison avec une dame occupée de travailler dehors. Je vais la trouver pour lui demander si je peux planter ma tente au milieu des oliviers.
Moi
Hola, buenas tardes!
La dame
Hola
Moi
No hablo bien espanol (elle rigole, même si je parle pas du tout espagnol, c'est mieux de dire "je ne parle pas bien espagnol" que de dire "je ne parle pas espagnol", ça passe beaucoup mieux!).
Soy de Belgica, Europa a la bicicleta, si? (je lui montre la carte et mon itinéraire, et lui montre aussi mon vélo).
OK, la dame a compris ce que je voulais dire, je passe donc à la suite :
Dormir una noche tenta, aqui? (en lui montrant son terrain d'olivier) Manana (c'est à dire demain en espagnol, je lui fais le signe que je partirai).
J'ai l'impression que je l'amuse un peu, parce que je ne comprends rien de ce qu'elle me dit. Je réussis néanmoins à comprendre qu'elle est d'accord mais qu'elle me dit d'attendre son mari qui est occupé de ramasser des olives. J'attends donc un peu, son mari arrive. Elle lui explique, il est d'accord mais essaie de me dire d'aller plus loin. Au départ je ne comprends pas. Il me répète sans cesse "Aqui, frio" en me montrant le beau ciel bleu et en me faisant un signe que je prends pour de la pluie. Je pense comprendre que ce qu'il essaie de me dire est qu'ici je vais être inondé si il pleut. Mais ils ont annoncé du beau temps... Ce n'est que une ou deux minutes plus tard que je comprends, "frio" c'est "froid". Oui ça paraît bête comme ça, mais sur le coup c'est pas évident. Je lui fais alors le signe du froid pour moi : je croise les bras et fais "brrr, frio?", "si si, frio". Ok, j'ai bien compris cette fois. Je leur dis alors "no frio, no problema". Le mari me dit de mettre ma tente en dessous d'un olivier, que j'aurai moins froid.
Après avoir monté la tente, c'est vrai que je sens le froid de la nuit assez rapidement. Mais j'ai confiance, il ne devrait pas geler cette nuit, la météo ne l'a pas annoncé. Venu ensuite le temps de manger, ce soir c'est omelette! Ca ne parait pas très appétissant comme ça, mais après une journée d'effort, n'importe quoi vous parait un vrai délice.