Italie, le Sud - De Roma à Brindisi

DAYS 138-150

Du jeudi 10 février au mardi 22 février 2011

En passant par Latina, Napoli, Pompei, Avellino, Potenza, Matera et Alberobello

DAY 138 - Jeudi 10 février 2011 - Latina !

Roma [I] - Latina [I] : 80,98km; Total : 6357,5km

Dernier petit-déjeuner préparé par Lilla ce matin, ca me fait bizarre de partir après être resté presque une semaine ici chez Lilla à Roma. On s'habitue vite à certaines choses. Je range mes affaires et remercie Lilla pour ce qu'elle a fait pour moi avant de reprendre la route.

Je quitte la ville en allant dire un dernier au revoir au Colyseum, une photo de lui et mon vélo me paraissait une obligation avant de partir!

Je suis la "Via Appia" pour sortir de la ville et me diriger vers Latina où j'ai un contact. Route antique car construite du temps des Romains, elle a bien entendu bien évolué entretemps mais le fait de rouler sur une voie empruntée par des hommes depuis des milliers d'années ne me laisse pas indifférent.

La route grimpe pas mal entre Roma et Velletri, je ne m'y attendais pas! J'arrive donc un peu plus tard que prévu à Latina chez Gabriele, un jeune couchsurfeur qui parle très bien l'anglais ayant voyagé durant un an en Australie. En fin d'après-midi nous allons avec Christofer, un ami de Gabriele qui parle aussi très bien l'anglais, faire un tour à la plage. Non pas pour se baigner mais juste pour admirer le paysage et le coucher de soleil. La région est protégée ce qui fait qu'il n'y a que de petites maisons le long de la plage et très peu d'hôtels, j'adore, ca change tellement de l'Espagne. Sans compter qu'un peu plus vers le sud, il n'y a plus rien! Juste une petite route avec d'un côté la plage et de l'autre des étangs et prairies avec des buffles, plus aucune construction, parc naturel oblige! Gabriele me dit qu'ils viennent régulièrement ici l'été.

Nous allons ensuite déposer Christofer à Latina car il doit bientôt ouvrir son restaurant pendant que Gabriele et moi partons a l'opposé de la mer, c'est à dire vers les montagnes. Hé oui! La région aux alentours de Latina est plate mais il y a pourtant des montagnes qui commencent en une fois a à peine une dizaine de kilomètres a l'intérieur des terres. Nous nous rendons à Sermonata pour faire un tour dans un tout petit village très vieux et dans lequel les rues sont tellement étroites qu'aucune voiture ne peut circuler. Même s'il fait déjà noir, la vue sur la plaine est magnifique avec tous ces petits villages illuminés. D'ici nous pouvons même voir Latina.

Aprés cette ballade, direction un restaurant avec Carlo, un autre ami de Gabriele qui parle aussi l'anglais! Un bon restaurant où j'ai l'occasion de goûter des bonnes choses de la région comme la mozarella préparée avec lait de buffle et non lait de vache, typique de la région. Déjà la mozarella traditionnelle était exceptionnelle comparée à ce qu'on peut trouver en Belgique, celle de buffle est encore meilleure, le goût étant un peu plus fort.

La soirée ne s'arrête pas là, nous allons ensuite en ville boire quelques verres avant de nous retrouver en discothèque sans avoir eu le temps de voir venir quoi que ce soit. Et en fin de soirée, après nous être bien amusés, c'est le moment de dire au revoir aux amis de Gabriele que je ne reverrai pas demain (ou plutôt tout à l'heure vu qu'il est déjà presque 4h du matin). Mais ces derniers me demandent de rester une journée de plus! Et vu comme ils insistent je n'aurais pas su dire non, Gabriele étant aussi d'accord pour que je reste.

DAY 139 - Vendredi 11 février 2011 - Et c'est reparti !

Latina [I] : 0km; Total : 6357,5km

Réveil difficile ce matin, j'ai bien fait d'accepter de rester une journée de plus, je n'aurais de toute façon pas été bien loin aujourd'hui vu la petite nuit que j'ai eue. La journée se passe doucement et je fais une sieste l'après-midi car les amis de Gabriele veulent refaire une sortie ce soir, mais moins longue que hier évidemment, car demain je reprends la route.

Nous allons donc en ville le soir boire quelques verres tranquillement dans des bars sympa. C'est vendredi soir et il y a nettement plus de monde que hier en ville. Latina n'étant pas une très grande ville, tout le monde se connaît un peu et je m'acclimate à l'ambiance qui est de parler un peu avec tout le monde, les italiens qui parlent anglais étant nombreux ici. Je pense d'ailleurs qu'après 2 heures la moitié de Latina était au courant de mon aventure, Carlo et Gabriele me présentant à toutes leurs connaissances! Tellement de chouettes rencontres durant cette bonne soirée ou plutôt ces deux bonnes soirées passées à Latina.

DAY 140 - Samedi 12 février 2011 - Retour aux choses sérieuses

Latina [I] - Itri [I] : 76,11km; Total : 6433,6km

Ce matin je quitte Latina pour de bon. Le soleil m'accompagne tout au long de cette journée. Vers midi j'aperçois un panneau indiquant une aire de pique-nique dans la foret bordant la route, je m'y rends donc pour faire une pause. Endroit tellement paisible, ca change de hier soir.

Je reprends ensuite le chemin à travers la forêt pour regagner a nouveau la route.

Je pensais être sur la "Via Appia" depuis ma sortie de Latina mais en fait ce n'est pas le cas. Je suis entre la "Via Appia" et la mer. Je prends donc une route qui part vers l'intérieur des terres pour rejoindre cette route antique.

Magnifique, plate et bordée par deux rangées d'arbres, la "Via Appia" est agréable a emprunter malgré la circulation et malgré l'état de l'asphalte a certains endroits.

Arrivée ensuite a Terracina le long de la mer, je fais une pause et admire la vue.

Un petit groupe de vieilles personnes est attiré par le vélo. Ils me posent des questions en italien que je commence a avoir l'habitude d'entendre et que je reconnais facilement. Je réponds avec les quelques mots d'italiens que je connais et puis si pas je réponds en français et ils comprennent aussi. Ce qui impressionne toujours un peu les gens c'est le fait que je voyage seul. C'est peut être plus dur de voyager seul certains jours mais c'est aussi nettement plus enrichissant, sans compter qu'on fait aussi sans doute plus de rencontres. Moi ca ne me déplaît pas!

Je continue mon chemin en direction de Itri, village qui n'est pas situé sur ma route car un peu à l'intérieur des terres alors que je pensais suivre la côte. Mais j'ai trouvé un contact a Itri et non le long de la côte, un petit détour s'impose et je n'en suis pas déçu, la région est très belle! Toujours sur les traces de cette fameuse "Via Appia".

J'arrive a Itri chez Ettore. Charmante petite ville. Après avoir parlé un peu autour d'un thé direction Formia, ville en bord de mer où je passerai demain. Ettore me fait
la visite des lieux, il fait déjà noir mais ca ne rend l'endroit que plus beau. Nous allons ensuite manger une pizza avant de rentrer chez lui.

DAY 141 - Dimanche 13 février 2011 - Napoli !

Itri [I] - Napoli [I] : 96,15km; Total : 6529,8km

Photo avec Ettore devant chez lui.

Quelques photos ensuite le long de la route entre Formia et Napoli. Napoli, ou Naples en français, qui est une ville contre laquelle un peu tous les italiens m'ont mis en garde car mal fréquentée, du moins certains quartiers. J'appréhende donc de plus en plus l'arrivée dans cette ville!

La vue sur ce que je viens de traverser, je suis bientôt à Napoli !

Arrivée dans la ville proprement dite, mais je suis la route en bord de mer car très belle et aussi parce qu'on me l'a conseillée pour éviter les ennuis.

Je m'arrête ensuite sur la place principale. C'est là que j'ai rendez-vous avec Francesco que j'ai contacté via le site web warmshowers, site dont je vous avais déjà parlé lorsque j'étais a San Remo en Espagne, près de Gibraltar.

Une photo du Vésuve au loin, je le verrai de plus près demain!

Contrairement à couchsurfing, warmshowers est réservé aux cyclistes et bien souvent les gens qui hébergent sont eux-mêmes d'anciens cyclotouristes. Francesco en fait partie et continue d'apprécier toujours autant le vélo après toutes ces années. Francesco est maintenant marié et père de famille. Il parle très bien le français et me raconte ses voyages à vélo à travers l'Islande, la Jordanie et l'Equateur. Ca donne envie! L'Islande paraît être un pays magnifique et encore tellement sauvage, sans doute pour une prochaine aventure? Après cela je dis a Francesco que je pense que le voyage à vélo est un des meilleurs moyens pour voyager, ce a quoi il me répond "non", ne comprenant pas l'espace d'une seconde et puis devinant la suite, il enchaîne "c'est LE meilleur moyen de voyager" avec un grand sourire. Oui c'est sûr, je suis bien d'accord avec lui... Ni trop vite, ni trop lentement, le vélo permet d'apprécier chaque kilomètre parcouru. Contrairement au fait de voyager en voiture où les seuls moments qu'on apprécie vraiment sont les moments où le moteur est à l'arrêt.

Nous discutons ensuite de la route que j'emprunterai demain. Francesco me conseille de prendre un bateau entre Napoli et Castellammare di Stabia pour éviter la zone entre ces deux villes qui lui paraît affreuse et où il y a trop de trafic sans compter que la route est en pavés. La région entre Castellammare di Stabia et Salerno vaut vraiment la peine d'être vue d'après lui. Je réfléchis mais pour moi prendre le bateau là où je ne suis pas obligé de le prendre... Non, ce n'est pas comme ça que je veux voyager. J'aimerais de plus passer à Pompei et j'ai déjà prévenu un couchsurfeur à Fisciano comme quoi je serai chez lui demain. Je reste donc sur mon idée de départ et prendrai la route entre Napoli et Pompei, je raterai donc la région magnifique située en face de l'île de Capri, décision pas facile a prendre!

DAY 142 - Lundi 14 février 2011 - Pompei !

Napoli [I] - Fisciano [I] : 62,76km; Total : 6592,5km

Ce matin Francesco m'accompagne les premiers kilomètres pour sortir de Napoli et me montrer la route à prendre jusque Pompei.

Arrivé au moment de se quitter, je vois la route dont Francesco m'avait parlé, ca va pas être du gâteau! En effet, la route est bien fréquentée, des bouchons un peu partout et des pavés, on pourrait difficilement faire pire mais heureusement le soleil est là pour remonter le niveau de cette matinée qui s'annonce longue et stressante.

Quelques kilomètres plus loin ce ne sont plus des pavés mais des grosses pierres rectangulaires, encore pire! Même avec un bon VTT ce genre de route vous donne mal au crâne et aux bras à force de recevoir des chocs. J'ai d'ailleurs l'impression qu'à tout moment mon vélo va se briser, mais ça va, il tient bon!

Arrivé à Pompei, je fais une pause pour me reposer et manger un bout, j'en ai bien besoin. Je me dis que j'aurais peut être dû écouter les conseils de Francesco, mais ça fait partie de l'expérience, j'apprends un peu plus tous les jours et puis je ne voulais pas rater Pompei.

Enfin pas rater Pompei c'est beaucoup dire! Car comment visiter ces ruines alors que je suis avec mon vélo. Il ne peut pas rester sans surveillance et nulle part pour le mettre à l'abri. Je me fais donc a l'idée de partir sans rien avoir vu des ruines. Mais alors que je suis en train de faire quelques réglages de position de ma nouvelle selle Brooks, un homme s'arrête et me demande s'il y a un problème, je lui réponds que non, il me demande si je veux visiter les ruines, bien sûr que je veux! Il ne parle pas très bien l'anglais mais je lui fais comprendre que je ne sais pas où laisser mon vélo. Pendant cette discussion, la police passe et fait une remarque à l'homme qui s'est arrêté pour lui dire qu'il a pris un sens interdit. Et chose que j'ai trouvée comique, la discussion a divergé et le policier qui parlait un peu l'anglais s'est retrouvé en train de faire le traducteur entre l'homme et moi. L'homme en question, Vittorio, est d'accord pour que je laisse mon vélo chez lui pendant que je visite les ruines, et mieux même, il a accès aux ruines car ayant une petite société de rénovation de bâtiment qui s'occupe de la rénovation des ruines. Du moins c'est ce que j'en ai déduis car Vittorio avait accès au site et m'y a fait entrer gratuitement! Son fils qui lui parle bien l'anglais m'en dit un peu plus sur les ruines avant de me quitter.

Je me rends compte de la chance que j'ai eu de croiser le chemin de Vittorio une fois a l'intérieur, les ruines de Pompei étaient trop importantes à voir pour que je passe a côté... La ville de Pompei a été ensevelie le 24 aout en 79 après naissance du Christ suite à une éruption du Vésuve. La ville a ensuite été découverte au 16eme siècle. Cet ensevelissement a permis de préserver énormément de choses à travers les siècles, voici Pompei !

L'amphitheâtre.

Quelques photos dans la ville.

Les rues étant parfois inondées par de fortes pluies, des pierres servaient à traverser.

Encore d'autres photos de la ville, je ne me rappelle malheureusement plus de tout, les ruines de Pompei sont immenses et prennent énormément de temps a visiter. Et encore, étant donné que ce n'est pas la pleine saison, certaines parties sont fermées car manque de gardiens pour surveiller.

La maison du boulanger.

Villa des mystères.

Plâtres des victimes de l'éruption.

Bâtiment d'Eumachia.

Basilique.

Bâtiment de l'administration publique.

Temple d'Apolon.

Vue d'ensemble des ruines.

Photos de la nouvelle ville.

Je retourne ensuite chez Vittorio. Sa femme que j'avais déjà rencontrée en allant déposer mon vélo est là et puis il y a aussi sa fille Martina qui parle anglais et m'explique qu'ils ont déjà hébergé une cyclotouriste chez eux, une française qui voyageait seule pour un petit tour à travers France et Italie. Ce qui est plutôt rare, une fille qui voyage seule et à vélo, chapeau! Il est maintenant déjà 17h et j'ai encore quelque 30km à faire pour arriver chez mon contact à Fisciano. La maman de Martina me propose de rester dormir chez eux ce soir, c'est la première fois qu'on me propose spontanément un hébergement en dehors de la France, même si je n'ai pas fort envie de rouler dans le noir, je ne peux pas annuler ma venue chez mon contact aàFisciano comme ça, ça ne se fait pas. Je reprends la route avec un bon sandwich mozarella, tomate et saucisson que la maman m'a préparé pour la route.

J'arrive enfin à Fisciano chez Luca, ces 30 kilometres de fin de journée n'ont pas été faciles après avoir marché toute l'après-midi dans les ruines de Pompei. Mais Luca sait prendre soin de ces invités et la soirée relax autour du feu me fait du bien. Une journée qui commençait mal et qui finit pourtant si bien, des images de Pompei plein la tête.

DAY 143 - Mardi 15 février 2011 - Début de la traversée

Fisciano [I] - Lioni [I] : 63,40km; Total : 6655,9km

Photo avec Luca devant chez lui. Encore une journée ensoleillée!

En m'écartant de la côte, je rentre dans une région plus montagneuse, passage obligé pour rejoindre Brindisi et prendre le bateau vers la Grèce. Je vous avais déjà parlé de deux jeunes français qui font le tour de l'Europe à pied, Fabriny et Valter. Je les ai recontactés récemment et c'est décidé, nous prendrons le bateau ensemble pour la Grèce! Ils viennent de quitter la Sicile et remontent vers Brindisi. Après quelques calculs de leur côté et de mon côté, nous pensons arriver entre le 20 et 25 à Brindisi.

Vous connaissez tous je crois "Google Street", cette application de Google qui permet de se déplacer dans les rues d'une ville et d'avoir des vues panoramiques 360 degrés. Hé bien voici une de leur voitures qui prend ces fameuses photos! Malheureusement la voiture ne roulait pas lorsque je l'ai croisée, je ne serai donc pas sur les photos.

Je continue ma route à travers la région qui devient de plus en plus vallonnée!

C'est bien un "+" devant le "12", pas d'inquiétude!

La méteo annoncée pour demain est mauvaise, il faut donc que je me trouve un endroit tranquille et prévoir de rester une journée supplémentaire si nécessaire. Je trouve un coin sympa avec terrain légèrement en pente, parfait pour éviter d'être innondé.

J'ai à peine planté ma tente depuis une demi heure qu'un homme vient me trouver... En temps normal lorsque quelqu'un vient vous voir alors que vous faites du camping sauvage, c'est pas bon signe. L'homme arrive avec un grand sourire, me demande d'où je viens, ce que je fais. Je lui explique et il me dit ensuite que le terrain est à lui et que je peux rester, il m'encourage même dans mon aventure et vient m'apporter des fruits qu'il avait dans sa voiture. Incroyable! Me voilà rassuré!

DAY 144 - Mercredi 16 fevrier 2011 - Merci la méteo

Lioni [I] : 0km; Total : 6655,9km

La méteo avait raison, il pleut, ça faisait un moment que je n'avais plus eu de pluie, je ne peux donc pas vraiment m'en plaindre. Ce matin je passe pour la deuxième fois en direct sur les ondes belges dans l'emission PureFM Connexion dont voici le lien pour écouter : C'est ici !

Passage d'un berger et ces moutons.

Jamais très agréable de rester sous la tente, mais vu la distance qu'il me reste avant Brindisi, je sais que j'arriverai dans les temps pour prendre le ferry avec Fabriny et Valter.

Ce soir et pour la première fois depuis le début de l'aventure, j'ai droit a un bel orage. Dans la montagne c'est d'autant plus impressionnant! Mais pas de photos car je n'avais pas mon appareil avec moi... Non je plaisante, bien entendu.

DAY 145 - Jeudi 17 février 2011 - A pile ou face

Lioni [I] - Baragiano [I] : 63,82km; Total : 6719,8km

Le soleil est de retour et fait sècher mon matériel avant de le replier.

Région magnifique et montagneuse.

Photo prise à 985 mètres d'altitude.

Bientôt le sommet!

Vue a 1136 mètres d'altitude. Le mont culminant à 1228 mètres.

La descente qui s'annonce loooongue!

Fin de journée, deux routes s'offrent à moi pour rejoindre Potenza. la "Via Appia" ou la S94. La distance étant la même et étant classée tous deux comme des routes paysagères, je prends la décision a pile ou face. Pile la "Via Appia", face la S94, face! Ok, va pour la S94...

Je me trouve un endroit pour planter ma tente entre la route et la rivière. Il ne me reste plus qu'une bonne vingtaine de kilomètres avant Potenza où j'ai un contact.

DAY 146 - Vendredi 18 février 2011 - Après le beau temps vient la pluie

Baragiano [I] - Potenza [I] : 27,97km; Total : 6747,7km

Il a plu cette nuit et il pleut encore ce matin, pas de chance! Aujourd'hui il faut que j'aille à Potenza, je ne peux pas perdre encore une journée dans la tente alors que Potenza est si proche. J'attends une éclaircie, je range mon matériel et me mets en route. Il recommence à pleuvoir et pas de la petite pluie, des averses, encore et encore, pas une minute de répis. C'est incroyable la quantité d'eau qui s'abat aujourd'hui sur Potenza. Les kilomètres sont longs car la route monte et j'ai du mal a me réchauffer avec cette pluie froide, la température de l'air ne dépassant pas les 6 degrés. J'ai rendez-vous avec Giulio au McDonald de Potenza car facile a trouver. Le problème est que je n'ai rendez-vous avec lui qu'a 18h. Mais pour éviter d'attraper froid je rentre dans le McDo et prends un café en attendant. Je préviens Giulio de mon arrivée qui vient plus tôt que prévu, c'est à dire vers 16h. Je suis ensuite Giulio qui est en voiture jusque chez lui. Malgré qu'il n'y a que 1km à faire pour terminer la journée, c'est suffisant pour me tremper à nouveau mais peu importe puisque j'ai droit a une bonne douche chaude pour me réchauffer.

Giulio pratique pas mal le VTT et me montre quelques photos de ses diverses expéditions en groupe en Italie. Il me montre aussi quelques endroits sympas ou qu'il a déjà visités en Grèce et en Roumanie ce qui me permet d'affiner mon itinéraire étant donné que j'ai peu de conseils pour ce qui est de la traversée de la Roumanie. On est samedi, demain et Giulio veut m'accompagner pour les premier kilomètres!

DAY 147 - Samedi 19 février 2011 - C'est Possible !

Potenza [I] - Matera [I] : 101,86km; Total : 6849,6km

La méteo n'est pas mauvaise ce matin, enfin du moins il ne pleut pas! Giulio m'accompagne comme prévu pour les 25 premiers kilomètres sur la "Via Appia", je commence a aimer cette route!

Photo avec Giulio au moment pour lui de faire demi-tour.

La route est superbe mais vallonnée, elle oscille sans cesse entre environ 800 et 1000 mètres d'altitude, plutôt fatiguant!

J'arrive a Tricarico, une petite ville. Ca tombe bien car je n'ai plus rien à manger, quelques courses s'imposent. Le problème est que le midi tous les magasins sont fermés... et ils n'ouvrent que vers 17h. Le seul commerçant que je trouve est une pizzeria qui vend des morceaux de pizzas à emporter à un prix plus que raisonnable. C'est parfait pour se remplir le ventre!

Reprise de la route.

Pas facile de construire des routes dans la montagne!

Nombreux sont les rapaces dans la région mais je n'avais pas encore eu l'occasion d'en photographier un!

Le vent souffle très fort aujourd'hui, je l'avais eu de temps en temps de face et de temps en temps de côté jusqu'à maintenant. Mais voilà que la route prend une autre direction, j'ai maintenant le vent dans le dos! Sans compter que la route descend gentiment, de quoi me faire avancer à un bon 30km/h, parfois 40, sans même pédaler. Les kilomètres défilent à une vitesse que j'ai du mal a réaliser. Je m'arrête un peu, prends le temps de faire le point face à la caméra :

Je me remets en route, les kilomètres continuent de défiler et je me rends compte que je suis à moins de 20 kilomètres de Matera... Il serait donc bon d'atteindre Matera aujourd'hui. Je continue donc avec en tête d'arriver a Matera aujourd'hui malgré que je suis pourtant déjà bien fatigué. La route tourne, cette fois j'ai le vent de face et la route monte. Ca change tout! J'en bave pendant quelques kilomètres avant d'avoir a nouveau le vent dans le dos, mais une route qui continue de grimper. Je demande à mon contact à Matera s'il est d'accord de m'héberger déjà aujourd'hui. Il me répond peu de temps après que c'est ok! La route pour arriver à Matera ne fait que monter. Alors que j'étais descendu à environ 100 mètres d'altitude, voila que la route pour arriver a Matera a une pente de 12%! Cette route m'emmène jusqu'à 400 mètres d'altitude, de quoi m'achever pour cette fin de journée.

J'arrive chez Piero alors que le soleil vient de se coucher, il est environ 18h. Piero a mon âge et vit chez ses parents. Il fait actuellement ses études en Chine mais a déjà aussi étudie en France et au Quebec ce qui fait qu'il parle très bien le français. Il est ici en Italie car c'est actuellement les vacances en Chine. Je suis vraiment trés bien reçu ici chez Piero où j'ai prévu de rester deux nuits. Une journée pour visiter Matera!

La visite commence déjà ce soir. Piero veut m'emmener de l'autre côté du canyon de Matera pour avoir une vue sur la ville. Au passage on prend Erika, une japonaise qui est ici en Italie pour ses études l'espace d'un semestre et qui loge chez une amie de Piero, Katia.

Après cette visite nous déposons Erika et retournons chez Piero pour souper avec ses parents vers 21h. Ce apres quoi je vais dormir car vraiment fatigué ! Piero fait une petite sortie avec ses amis, mais je les verrai demain.

DAY 148 - Dimanche 20 février 2011 - Matera : Ses "sassi" et son canyon !

Matera [I] : 0km; Total : 6849,6km

La nuit de sommeil m'a fait plus que du bien. Ce matin direction Bari où nous allons chercher Anna a l'aéroport, la petite amie de Sergio qui est un ami de Piero. Piero voulait m'emmener avec lui pour me montrer la côte à Bari. Et comme je suis toujours partant pour voir de nouvelles choses, j'ai accepte!

Nous revenons ensuite à Matera pour visiter les sassi, d'anciennes habitations construites à même la roche. Piero, Erika, Piero bis (un autre ami de Piero) et moi partons donc faire un tour dans la vieille ville ce matin. Piero connaît très bien l'histoire de sa ville et nous sert de guide à Erika et moi. Donnant les explications une fois en français pour moi et en italien pour Erika, et de temps en temps en anglais pour les deux!

L'intérieur d'une de ses habitations reconstitué.

Le quartier avec les habitations les plus anciennes.

Une eglise

Le nouveau quartier des sassi.

Le canyon où nous irons faire un tour cette apres-midi.

Piero, Piero bis et moi rentrons manger chez Piero, ses parents et ses deux grands-mères, c'est dimanche! Après ce bon repas de famille bien copieux, une sieste s'impose pour certains alors que moi j'en profite pour faire sècher ma tente qui est encore mouillée du jour où j'ai quitté Baragioni avant Potenza.

Vers 15h nous nous mettons en route pour le canyon. Cette fois il y a : Piero, Piero bis, Erika, Katia et son petit frere, Marcello et moi. Juste avant de descendre nous rencontrons Joe, un garçon de Nouvelle-Zelande ici en touriste. Il nous accompagne dans le canyon.

Nous essayons de trouver un passage pour traverser la rivière et remonter de l'autre côté mais il n'y a rien! Nous remontons donc par où nous sommes descendus et nous rendons de l'autre côté en voiture pour descendre de ce côté là et voir une des très nombreuses petites églises construites dans le canyon.

De gauche à droite : moi, Marcello, Piero, Erika, Katia, son frère et Joe.

Lorsque nous remontons il commence déjà à faire noir. Une photo du vieux quartier de Matera prise de l'autre côté du canyon.

Mais Piero nous propose d'aller à un autre endroit, un monastère construit dans la roche que très peu de gens connaissent car non référencé et aucun panneau n'indique sa position. Toujours partant pour tout, nous passons chez Piero prendre quelques lampes torches et nous nous rendons au monastère, Piero, Piero bis, Marcello, Joe et moi.

L'endroit est bel et bien difficile à trouver pour quelqu'un qui ne connaît pas, d'ailleurs Marcello qui habite Matera ne connaissait pas cet endroit non plus. Un escalier taillé dans la pierre descend et nous arrivons dans le monastère en question. Plusieurs pièces en enfilade, des escaliers un peu partout, et de temps en temps une vue sur le vie au dessus du canyon. Quelques photos prises avec le GSM.

L'endroit est juste génial, incroyable que ce lieu ne soit pas touristique! Nous nous asseyons quelque temps au bord du vide, les lampes torches éteintes. La lune éclaire le canyon, il fait si calme. Joe nous dit alors à quel point il a eu de la chance de tomber sur nous par hasard et de voir tout ca, c'est vrai, et moi aussi j'en ai de la chance que Piero m'ait montré tout ça.

Le soir nous allons en ville avec d'autres amis encore et Piero nous fait goûter à Joe et aàmoi toutes sortes de nourritures typiques d'Italie. Joe et moi etant deux bons gourmands, nous ne refusons rien! Nous partageant à chaque fois ce que nous mangeons histoire de gouûer un maximum de choses comme "mattonella" et "panzerotto". Nous allons ensuite dans un bar tous ensembles et pour continuer sur notre lancée, Joe et moi prenons une pizza que nous partageons en deux aussi.

Direction ensuite un autre endroit pour le dessert, Piero veut nous faire goûter les "cornetto di lusso".

Erika, Joe et moi.

Et pour finir la soirée, une "focaccia di paoluccio". Joe retourne ensuite à son hôtel et il est temps aussi pour moi de dire au revoir à tout le monde. Seuls les deux Piero sont ceux que je reverrai demain matin avant le départ, car Piero bis a décidé de m'accompagner pour les premiers kilomètres!

DAY 149 - Lundi 21 février 2011 - Alberobello !

Matera [I] - Casalini [I] : 91,63km; Total : 6941,2km

Comme prévu Piero bis m'accompagne pour les premiers kilomètres, et pas qu'un peu puisqu'il fait les 40 premiers kilomètres de la journee avec moi! Ce qui veut dire qu'il doit en faire 40 autres pour revenir a Matera. Je me dis en moi-même qu'il est bien courageux de faire autant de kilomètres, ça m'impressionne!

Quelques kilomètres plus loin, la méteo se degrade, j'ai droit à un peu toute sorte. Quelques grondements d'orage, de la pluie, des averses de grêles, des arc-en-ciel...

J'arrive ensuite a Alberobello, ville tres connue pour ses trulli, petites maisons avec toits en cônes.

Je me mets ensuite a chercher un endroit pour camper et je monte la tente sous la pluie... Demain je serai enfin a Brindisi. J'ai eu des nouvelles de Fabriny et Valter. Ils sont déjà en train de camper aux abords de Brindisi depuis hier et ils m'attendent. On a rendez-vous demain midi à la cathedrale.

Arc-en-ciel vu de l'endroit où je campe en fin de journée.

DAY 150 - Mardi 22 février 2011 - Dernières minutes en Italie avec Fabriny et Valter

Casalini [I] - Brindisi [I] : 54,63km; Total : 6995,8km

Bonne journée qui s'annonce!

Je range ma tente, bonne humeur dans l'air. En effet, rencontrer Fabriny et Valter est quelque chose que j'attends depuis un moment et prendre le ferry pour la Grèce aussi!

Je me dirige vers Ostuni où je bifurque pour me rendre droit vers la mer et suivre une route tranquille qui longe l'autoroute. Un petit vent dans le dos me pousse vers Brindisi où j'arrive vers 11h30 pour attendre Fabriny et Valter devant la cathedrale.

Ils arrivent fièrement quelques dizaines de minutes après. Deux grands aventuriers, on se parle comme si nos chemins s'étaient déjà croisés auparavant. On fait part de nos expériences de voyages respectives, on en a des choses à se raconter!

Pendant que nous marchons en direction du port, nous continuons de raconter nos anecdotes de voyage. Nous allons acheter nos billets pour le ferry qui ne part que vers 18h30. Ce qui nous laisse le temps de prendre un dernier café tranquillement. Fabriny et Valter sont en Italie depuis déjà maintenant 4 mois. Fabriny est d'origine brésilienne mais a grandi en France, Valter d'origine portugaise mais a grandi lui aussi en France. Ce qui fait qu'ils parlent bien évidemment le français mais ayant de la famille brésilienne pour l'un et portugaise pour l'autre, ils parlent aussi portugais! Et ces quelques mois en Italie leur ont permis d'apprendre l'italien qu'ils maitrisent déjà vachement bien! Ils me racontent qu'ils se font régulierement du feu pour faire cuire leurs pâtes, qu'ils ont déjà reussi à pêcher quelques poissons en mer alors que tout ce qu'ils avaient c'etait un peu de corde et des hameçons, ... De sacrés aventuriers comme je vous l'ai dit, et ils me donnent envie de faire pareil!

Valter et Fabriny, les tickets en main, en route pour prendre le ferry!

Le ferry part a 18h30 et arrive 8 heures après à Igoumenitsa en Grèce. C'est à dire à 3h30 du matin heure locale. Pas vraiment une très bonne heure mais nous n'avons pas le choix, les ferrys partent toujours a 18h30 de Brindisi pour la Grèce. Une fois à bord nous essayons donc de nous endormir pour avoir malgré tout quelques heures de sommeil.